André Levicky, 60 ans de peinture
Bienvenue sur le site d'André Levicky (1931-2017). Au cours de sa carrière illustre, qui s'étend de 1956 jusqu'à la fin de sa vie, on estime André Levicky a peint plus de 5 000 tableaux. Certains ont été vendus, d'autres donnés ou conservés. À son décès, près de 500 œuvres ont été retrouvées dans sa maison...
Seul avec ses pinceaux
Une vie en couleur
André Levicky 1931-2017
André Levicky est né le 1er décembre 1931 à Lyon, de parents fraîchement installés en France. Son père, Nicolas, Ukrainien de Kovel et sa mère, Agnès, Tcheque de Prague, sont en effet arrivés en France dans les années 20. Cette double origine et ce mélange de trois cultures ainsi que le choix d'une vie sur cette coline isolée de l’Ermite par ses parents ont joué un grand rôle dans sa construction artistique.
André Levicky est issu d'une famille d’immigrée, une famille pauvre, on dirait aujourd’hui une famille précaire. Pauvre financièrement, mais déterminée et courageuse, riche de culture, soucieuse de l’épanouissement et de la réussite de ses enfants. André et sa sœur ainée, Yvonne, ont ainsi tous les deux appris à jouer d’un instrument de musique le piano et le violon, tous les deux ont appris à peindre grâce à leur père (vous pouvez admirer quelques tableaux de Nicolas Levicky au studio du peintre). André at lu beaucoup grâce à sa mère qui tous les dimanches, achetait au marché un volume de la bibliothèque verte, les grands auteurs classiques. André Levicky apprendra par son père le russe et l'allemand gothique dans sa jeunesse.
Les deux enfants ont tous les deux fait des études supérieures et la foi orthodoxe de son pere Nicolas a également sous-tendu la création d’André Levicky. La chapelle « St André de l’Ermite » qu'il a construit et décoré avec ses fresques et son bulbe doré en sont un joli témoignage.
André Levicky a commencé à dessiner et à peindre très tôt, ses premières toiles remontent aux années 50.
Ce sont de grands tableaux, souvent de très (belles et exactes, que vous pouvez toujours admirer dans le studio du peintre) copies à l’huile d’œuvres classiques et célèbres, « Le Nouveau-né » de Georges de la Tour, « Les Cosaques zaporogues écrivant une lettre au sultan de Turquie », œuvre du peintre russe Illia Répine, « Le Cavalier polonais » de Rembrandt, « Les Chevaux dans la tempête » du peintre allemand Alfred Roloff. Notre père s’est ainsi formé, pendant de nombreuses années, au dessin et à toutes les techniques picturales, comme tous les peintres des siècles passés.
Puis, après cette phase d’apprentissage et grâce aux encouragements de sa femme Andrée, qui avait une foi inébranlable en son talent et beaucoup d’amour et de patience, il s’est lancé dans son travail personnel. La coline de l’Ermite, le marais de la Léchère et Tignieu dans son ensemble ont été le théâtre d’une grande partie de son œuvre.
Il a progressivement abandonné la copie et s’est équipé pour pouvoir travailler en extérieur. Toujours vêtu d’une chaude chemise de bûcheron, protégé du froid par un éternel béret ou un chapeau de feutre déformé et maculé de taches de peinture, il passait de longues heures au bord du marais de la Léchère, sensible à la lumière et aux couleurs de l’hiver et à l’éclat de la jeune végétation du printemps comme on peut le lire et le deviner dans ses mémoires. Tout était bon à peindre, les arbres, l’eau, les fleurs brillantes
des pommiers du Japon et des mirabelliers sauvages. André Levicky était un peintre prolifique (il est estimé qu'il a peint plus de 5000 tableaux durant ses 60 ans d'artiste!) Ses amis et les amateurs de sa peinture, (ses enfants aussi) sont très nombreux à posséder un tableau représentant des arbres nus et cette végétation blonde et claire de la Léchère. On a parfois nommé notre père le peintre du marais.Et non sans raison !
Mais on l’a vu souvent dans les rues de Crémieu, au bord de l’étang de Charvieu, sur la place de la mairie à Pont de Chéruy, équipé comme il convient, de son chevalet léger, de sa palette et de ses pinceaux. Il partait en voyage ou en vacances avec son attirail de peintre, c’est la raison pour laquelle, on trouve, parmi les paysages des terres froides de l’Isère, quelques rares tableaux peints en Normandie, en Egypte, ou même en Australie ! Peindre faisait partie de sa vie ordinaire.
Tous les supports, tous les formats lui convenaient. En cela, il a suivi les traces de son père qui fabriquait ses toiles. André, lui, fabriquait ses cadres, très souvent, et il avait aménagé un atelier dans la cave de la maison familiale. Il avait de nombreuses cordes à son arc.
Outre la peinture, qui a occupé une immense part de sa vie, il a construit deux maisons et une chapelle, et de très très nombreuses murettes pour organiser son jardin. Il lisait, deux ouvrages à la fois, un le matin et un le soir, il apprenait le grec moderne, il collectionnait les timbres, il jardinait et jouait aux échecs, et surtout, il enseignait, le dessin, la peinture. Nombreux sont les habitants de la région à avoir profité de ses conseils et de ses directives éclairées.
Ses élèves gardent tous, nous le savons, un souvenir amical de cet homme qui se pensait si sévère, comme on peut le voir dans ses rares autoportraits, mais qui s’est montré si charmant et charmeur. Si artiste, en fait, un mélange de confiance absolue et d’incertitude.
Vous pouvez admirer de très nombreuses toiles d'André Levicky qui sont conservées dans son studio de peinture par ses enfants, ce studio et son parc qui ouvre ses portes chaque année pour perpétuer le souvenir d’un peintre dont la renommée a franchi les limites du département Iserois.