"Puis, en août 1947, la maison (Nacha Khata) a brûlé, quelle horreur ! Toute la famille avait rentré le foin. C'est moi qui le tassais sous les tôles du toit, et Dieu sait qu'il faisait chaud cet après-midi-là. Le travail terminé, tout le monde était satisfait. Yvonne et moi sommes allés au marais couper des branches de bouleau pour faire des balais, lorsque soudain le cri "Au feu, au feu" a retenti, poussé par Mama. Il ne nous a fallu que peu de temps pour réagir. Nous avons foncé vers la maison, moi devant, Yvonne derrière. J'ai même perdu une espadrille en route, mais je ne me suis pas arrêté pour la récupérer : il y avait urgence. Il n'y avait plus rien à faire, le toit était en flammes. Il ne restait qu'à sauver les meubles, c'est-à-dire pas grand-chose..."
André Levicky- Mémoires
"De mes premiers pas à Lyon je ne me souviens de rien, quelques bribes de souvenir : mes premiers pas dans la Cité… Et je ne sais toujours pas oú elle se trouvait cette cité, certains m'ont dit que c'était à la Part-Dieu, d'autres plus crédibles m’ont parlé de Vénissieux vers le “Moulin à Vent”. Moi, je me souviens de ces baraques en bois qui n'existent évidemment plus dans lesquelles toute une faune de pauvres gens y vivait, issue de toutes les nations de la terre, chassé par la guerre ou en quête d'une vie meilleure. La France superbe et généreuse est toujours un phare pour beaucoup de malheureux .
Je me souviens que notre voisin était le père Ciclé qui avait un jardinet dans lequel un dindon se pavanait et qui gloussait sur commande il suffisait de lui crier “Ivan-ivanovitch” en y mettant le ton!
André Levicky- Mémoires