"Tato était un excellent nageur, il avait une approche risquée de l'eau en ce sens qu'aussitôt prêt il plongeait, sans se mouiller préalablement comme la sécurité l'exige. La congestion l'a toujours épargné, Dieu soit loué! Il longeait la rivière le plus haut possible, puis plongeait et nageait, il appelait sa nage “na sajonnki", avec ses pieds il effectuait un mouvement de ciseaux, comme à “l’ indienne" tandis que ses bras, alternativement étaient projetés en avant, c'était efficace, rapide, mais assez fatigant. Notre inconscience enfantine nous a fait faire des bêtises qui auraient pu très mal tourner, sachant à peine nager, une bande de gamins dont je faisait évidemment parti a décidé de descendre le canal jusqu'au pont de chemin de fer, environ 300m, ce canal était peu profond et nous avions pied presque tout le long, je dis presque car en certain points “Pour se maintenir la tête hors de l'eau”, il fallait donner des coups de pieds au fond, heureusement que le courant nous enmenait, de ême que sous le pont, un tunnel tout noir d'une dizaine de mètres , avec un courant assez fort qui nous entrainait, notre Ange gardien veillait sur nous , heureusement !"
André Levicky- Mémoires
On peut dire que jusqu'en 1950 la Bourbre était la providence des baigneurs, on se baignait du pont de Jameyzieu à la ferme Barge , aux Tournes ça pique-niquait à l'ombre des peupliers ou dans le bois de pins, les jeunes s’amusaient parfois brutalement à se “foutr'à l'eau", les filles se faisaient éclabousser et criaient.
André Levicky- Mémoires